Les amoureux de la nature ne s’y trompent pas, la Corse est une territoire exceptionnel pour admirer la diversité des végétaux du bassin méditerranéen. Il y cohabitent plus de 2 500 espèces de plantes dont 131 sont totalement endémiques à l’île de beauté. 

L’insularité, le climat et l’histoire ont favorisé des écosystèmes et des biotopes qui ont pour conséquence le maquis actuel et les senteurs et essences qui l’accompagnent. 

 

Cette exceptionnelle diversité est bien évidemment protégée. Le Parc Naturel régional qui couvre la majeure partie du centre de la Corse veille à la préservation des espèces dont 175 sont classées et donc interdites de cueillette. Il vous faudra être vigilant lors de la composition de votre bouquet ! 

 

Une diversité expliquée par l’histoire.

La Corse, comme toutes les îles, bénéficie d’un biotope bien spécifique du fait de son isolement. Les millénaires ont façonné un écosystème unique que les interventions humaines sont venues bousculer. Il faut d’abord savoir qu’à la préhistoire la Corse était couverte de forêts. A l’antiquité, le commerce du bois initié par les Grecs puis perpétué par les Romains a sensiblement réduit la couverture forestière de l’île qui s’est peu à peu couverte de son fameux maquis, même s’il demeure des zones forestières importantes, notamment dans les massifs montagneux du centre Corse. 

 

Le maquis, signature végétale et olfactive

Le maquis est un écosystème naturel qui couvre plus de 200 000 hectares de la Corse, soit près de la moitié de sa surface totale.  C’est aussi le  “parfum signature” de l’île. L’odeur reconnaissable entre toutes de plantes résineuses tant décrites par Napoléon et (sur un registre plus comique) par Ocatarinetabellatchitchix dans Astérix en Corse. A des kilomètres des côtes, on raconte qu’on peut déjà humer ces senteurs si caractéristiques. 

Dans cet inimitable  bouquet floral, les notes majeures sont composées de deux plantes : le ciste ; une plante résineuse à fleurs rose et blanche, extrêmement vivace (et inflammable) qui pousse par bosquets particulièrement denses dans tout le bassin méditerranéen et le lentisque ; un arbuste vivace aux petites baies rouges dont les massifs peuvent faire jusqu’à plusieurs dizaines de mètres carrés. Ils sont notamment l’habitat des sangliers et des renards qui apprécient sa densité rassurante. 

A l’état naturel, le maquis regorge de plantes qui entrent dans la préparation d’élixirs de beautés ou de recettes culinaires. Certaines fleurs comme l’immortelle y poussent en abondance et des arbustes comme l’arbousier y constituent un met de choix pour les abeilles qui viennent y butiner. Le miel de maquis obtenu à partir de leur travail est très recherché et floral. Un must pour les amateurs de miel de printemps

 

L’immortelle, la reine du maquis. 

Fleurs Camping Calvi

L’immortelle pousse pratiquement dans tout le bassin méditerranéen mais les amateurs d’huiles essentielles sont unanimes. L’immortelle Corse est la plus riche d’entre toutes. 

Son nom provient du fait que sa fleur (en réalité ce sont des dizaines de petites fleurs) ne fane pas, même après avoir été coupée. 

Outre son enivrante fragrance et sa belle robe jaune, l’immortelle possède des vertus médicinales et dermatologiques qui l’ont rendu très prisée des concepteurs huiles essentielles. 

Le maquis donne en effet à l’huile essentielle d’immortelle Corse une teneur plus élevée en italidione, une molécule célèbre pour sa capacité à augmenter le renouvellement cellulaire de la peau. Voilà pourquoi on lui prête aussi des vertus anti-âge ! 

Attention tout de même à ne pas la cueillir à tout bout de champ (sans mauvais jeu de mot). Sa cueillette est très réglementée. 

Elle s’applique par voie cutanée le plus souvent dilué à 1% car elle est très puissante.

 

La Myrthe 

 

Autre locataire fameux du maquis, le Myrte est un petit arbuste pouvant tout de même atteindre 3 mètres de haut  qui produit des baies violacées appréciées des oiseaux mais aussi des gastronomes car ces petits fruits entrent dans la composition du plus célèbre digestif insulaire : la fameuse Myrte. Consommée en eau de vie (pour les plus courageux) ou en liqueur (c’est nettement plus accessible ainsi !) La Myrte se distingue par son amertume et son bouquet très floral qui peut rappeler les alcools de plantes comme la Chartreuse ou la Gentiane. 

On vous la recommande néanmoins avec modération

 

La châtaigne 

Les châtaigniers et leur ombre majestueuse ont été introduits sur l’île par les Génois à l’origine pour utiliser le bois pour en faire des tonneaux. Mais c’est pour la réalisation de la farine de châtaigne que sa culture prend un nouvel essor dès le 13ieme siècle. Véritable «arbre à pain” de la Corse, le châtaignier qui peut vivre plusieurs centaines d’années s’invite désormais sur les tables insulaires. La fameuse pulenta consommée en Italie à partir de farine de maïs est réalisée au moyen de farine de châtaigne en Corse. Aujourd’hui la châtaigne se décline sur tous les modes et toutes les gammes. Miel, pâtisseries, bière et même Whisky, plus rien n’arrête les gastronomes

 

L’olivier 

En Corse l’olivier pousse à l’état sauvage et les premières descriptions connues de l’île mentionnent déjà sa présence. Avec l’intensification des échanges commerciaux en Méditerranée à l’antiquité, la Corse est devenue un carrefour où se croisaient navigateurs et marchands. Les Phéniciens, les Grecs puis les Romains ont fortement développé la culture de l’olivier qui s’est poursuivie par la suite. Sa silhouette est aujourd’hui indissociable de l’esthétique corse la culture de son huile est élevée au rang d’art. L’huile d’olive corse est d’ailleurs protégée par un AOP.

L’olivier est un arbre vénérable qui peut atteindre plus de 1000 ans pour les spécimens les plus robustes. Certains arbres de l’île sont classés comme ceux du site préhistorique de Filitosa (1250 ans).

 

Il ne vous reste plus qu’à chausser vos chaussures de marche pour aller à la rencontre des occupants végétaux de l’île de beauté. Une rencontre qui peut aussi se faire de manière gastronomique et olfactive. Vous nous en direz des nouvelles !